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LA VIOLENCE - UNE RÉACTION MAIS NON PAS UNE EXCUSE

LABORIT :
« Quand deux individus ont des projets différents ou le même projet et qu'ils entrent en compétition pour la réalisation de ce projet, il y a un gagnant, un perdant. Il y a établissement d'une dominance de l'un des individus par rapport à l'autre. »

Il y a une triste logique à la violence. C’est faire acte de violence que de tenter soumettre l’autre. De surenchérir à cette violence c’est tomber dans le panneau du jeu des dominances. Si la négation de l’autre est une violence, la négation de cette négation n’en est pas une. De dire non à un acte de négation c’est avant tout dire non à la part de l’autre qui nous dit non. Ici dire non offre la possibilité de réhabiliter le censeur.

Au lieu de raisonner sur nos pulsions nous validons nos pulsions par un raisonnement
À la place nous pourrions non pas chercher à dominer l’autre pour satisfaire un besoin personnel mais dominer la situation nous concernant l’un l’autre en négociant, voire mieux, en inventant la meilleure combinaison propre à satisfaire les besoins qui nous sont mutuels.

Mais quand est-il pour le nourrisson encore vierge de raisonnements ?
Autour du berceau, durant les premières tentatives de négation parentales, se jouent les premières expériences du refus. Que faire quand démunit du pouvoir de refuser une négation, quand dans le berceau est contesté une réponse à notre besoin ?
Il y a une subtile réponse que se doit l’adulte envers l’enfant. Celle d’exercer l’enfant à apaiser sa part de violence envers sa frustration pour lui faire découvrir l’amplitude des autres possibles au bien-être. L’usage naturel par exemple d’une autorité sereine et bienveillante, d’un regard attentionné, du sourire, de sons rassurants et de tout ce qui peut suggérer une connivence offre la perspective d’un plaisir mutuel. Au lieu de céder à l’enfant en désarroi on s’engage avec lui à ne pas céder à cet état.

Nous sommes tous soumis à la faim. Notre exigence à la nutrition nous contraint à obliger un autre de nous nourrir. La manière qu’à l’autre de réagir à cette obligation peut nous procurer autant un sentiment de reconnaissance qu’un sentiment d’angoisse. De là s’ensuivront soit un besoin de réciprocité soit un besoin de contrôle. Naissent les sentiments du don, du partage et du vol.

Laborit
« Dès le plus jeune âge, la survie du groupe est liée à l'apprentissage chez le petit de l'homme de ce qui est nécessaire pour vivre heureux en société. … on lui apprend comment il doit se comporter pour que la cohésion du groupe puisse exister. On lui apprend ce qui est beau, ce qui est bien ; ce qui est mal, ce qui est laid … quel que soit sa propre recherche du plaisir, on le punit ou on le récompense suivant que son action est conforme à la survie du groupe. »

« La recherche de la dominance dans un espace qu'on peut appeler le territoire est la base fondamentale de tous les comportements humains, et ceci, en pleine inconscience des motivations. »

En dehors de ce premier territoire, celui du nucléus familial, l’exercice de cette programmation relationnelle va s’affirmer dans une contrée externe, celle du champ social enfantin, le terrain de jeux.
Vont s’y jouer la mise en place des appartenances, des identités, des fraternités et des inimitées. Dépendra de la flexibilité de chacun de pouvoir nouer avec les autres la qualité ou la pauvreté d’un dessin commun.
Durant notre vie, notre terrain de jeux se superposera à d’autres territoires. Je vais en présenter cinq. Le territoire ludique. Le territoire du savoir. Le territoire relationnel. Le territoire psychologique. Le territoire politique. Au sein de chacun d’eux nous seront sollicités par un choix toujours renouvelé, celui de se maîtriser ou de maîtriser l’autre. Les conséquences de ce choix participeront à l’édifice de notre identité … ou de l’idée que nous nous en feront.

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