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LE DÉSIR DE L’AUTRE

Connaît-on le désir de l’autre ? Peut-on croire connaître le nôtre ?
Ne pas savoir ce que l’on veut n’est pas un constat d’échec mais plutôt une interrogation nous situant dans un moment charnière. De là nous pouvons procéder à une investigation de notre état et expérimenter ou bien, au contraire, chercher à s’inventer une certitude de soi. De jongler avec notre curiosité, nos certitudes et nos doutes peuvent nous faire apprécier combien nos solutions sont relatives à nos circonstances changeantes. Une découverte de soi et a fortiori de l’autre est l’œuvre de toute une vie. Heureusement.

En attendant, pour se découvrir, voici deux méthodes sommes toutes simples sinon fondamentales :
celle de donner du plaisir à l’autre. La réciproque étant bienvenue sinon, sur le long terme, vitale ;
celle d’un projet d’excursion. Comme se laisser aller, flottant, à découvrir la rivière, son intelligence, son flot, ses détours, son rythme, son ardeur, (passion, fougue, vivacité, zèle), sa douceur, sa force, son amplitude, ses caractéristiques, sa véhémence et surtout ses découvertes.

La rivière est là. Elle n’à point de début ni de fin.

De simplement se laisser aller à l’éveil de nos intuitions et de nos expériences réciproques permettrait un discernement entre nos sens et nos émotions quant au droit d’en user l’un envers l’autre librement et sans entraves. Mais si l’opération est dénuée de complicité nous devenons une expérience intraduisible pour l’autre nous transformant en un produit inaccessible, une conception marchande du désir, un objet soit à rejeter soit à acquérir, à négocier, à vendre, à exploiter.
L’idée de s’approprier le corps d’un autre est déjà une mystification du langage. Il s’agit de s’approprier avant tout les actes de l’autre, son consentement ou sa soumission. Ainsi tous les actes de séduction par le pouvoir, qu’ils soient physiques ou mentaux, comme toutes les manipulations sont des agressions. Elles ne sont pas le propre d’un sexe vis-à-vis de l’autre mais une tare proprement humaine.

À réfléchir et sainement se dévoiler nos sentiments contradictoires, un nouveau champ d’exploration se présente. Quand on expose ses problématiques avec amour on installe les limites au sein desquelles nous pouvons œuvrer. Ainsi sans brutalité on pose les jalons de notre chemin.
On ne peut s’autoriser qu’à s’ennuyer ou exceller. Le reste n’est que routine.
Exigeons un éveil réciproque d’individus autonomes capables d’évoluer avec la conscience de leurs différences. Différences censées générer une vigilance à s’adapter tout en se donnant l’opportunité de s’agrandir en s’instruisant de la vision des autres.

Si le champ des rêves se paye au prix parfois de cauchemars, ceux-ci, par leur qualité obsessionnelle, nous déportent au moins de l’ennui.
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