Certains ont travaillé dans une activité  n’apportant qu’une satisfaction à leurs besoins de survie, en conflit entre une  détestation de leur labeur et la peur de ne pas couvrir le nombre requis  d’années et pour donc continuer à survivre dans le dénuement d’une retraite  n’offrant que peu d’horizons d’existence. Ainsi, vis-à-vis de ceux qui s’en  sortent, la tentation est facile de les jalouser en tant que victimes de leurs  privilèges. Ils ont récupéré plus de miettes alors qu’on oublie que la plus  grosse part du gâteau reste toujours entre les mêmes mains. On s’inquiète de  ceux que l’on côtoyait car, somme toutes, si on les trouvait intrigant  maintenant ils dérangent, alors on prétend ne plus les comprendre. On veut de  l’ordre et c’est ainsi que les Le Pen font « fureur ». Pour se sortir  d’une dictature, celle de la finance et de l’indifférence, on est prêt à se  soumettre à celles de la patrie ou de la religion. 
Le peuple a su parfois parler et se battre contre le lucre, la cupidité, la  bigoterie, la pollution, les lois antisociales, celles de la consommation et de  la productivité ravageant autant l’homme que la nature, la pauvreté sous toutes  ses formes, y compris dans la connaissance, le manque de croissance  personnelle, bref contre le mensonge et la peur - mais le peuple peut aussi  bredouiller les incantations de certains animateurs maniaques. Les experts  cherchent à comprendre pourquoi. D’autres cherchent qui est l’ennemi. Et bien  il est en nous – dans nos choix. Choix d’équilibre entre nos pulsions et notre  raison, choix d’autonomie et de discernement ou choix d’appartenance à  l’inconscient collectif, cette puissance primaire permettant aussi bien les révolutions,  l’aspiration collective, comme l’hystérie du plus grand nombre.
Certains de nous jouaient avec violence et d’autres jouaient une mise en scène  de la violence. Mais tous nous jouons sérieusement la construction de nos  identités et de nos réalités futures.
Tout ne commence-t-il pas, dès nos premières rencontres, au sein de nos  terrains de jeux d’enfance ?