Par ailleurs ceux qui jouissent d'une paresse en général aiment être servis par d'autres. Faire travailler les autres pour en tirer la plus grande part de plus-value est effectivement une attitude de faignant. Revenons en arrière. La tribu est d'autant plus riche qu'elle a d’activités diverses. Chasseurs et cueilleurs sont ceux apportant les ressources vitales de survie. Les autres sont-ils des paresseux ? Ils sont fabricants d’outils, tisseurs, tanneurs, artistes, prospecteurs, inventeurs, potiers, sorciers etc. Mais on constate que certains choisissent des « occupations » tel le pillage et l’esclavage. Ils jouissent du travail des autres. Ce ne sont pas des Rmistes et des mendiants mais ce qui constituera partie de la noblesse à venir. Les méthodes spéculatives se subtilisent et nous obtenons par la suite le servage et finalement un capitalisme frauduleux. Les plus paresseux invoquent des philosophies fumeuses pour valider leur statut d’escrocs. Selon eux, c’est grâce à une classe dominante que les hommes peuvent travailler. Ils sont nimbés d’une sorte de mystique comme preuve de leur droit à empiler à leur profit la richesse commune. Le comble ils se considèrent comme les seuls preneurs de risques et travaillant plus que quiconque. Que je sache chaque individu n’a que vingt quatre heures à sa disposition ? Un nanti a bien plus de gardes fous qu’un pauvre le protégeant de ses erreurs ou d’une faillite. Finalement on explique que la libre entreprise c’est l’enrichissement des civilisations. Or dans la majorité des cas c’est l’enrichissement des nantis au détriment d’une misère accru pour le plus grand nombre, la tactique étant de donner accès à un groupe intermédiaire des ressources plus confortables. Une vrai libre entreprise, c’est permette à tous d’avoir les moyens financiers, de temps et d’information pour épanouir ses talents et ainsi contribuer à la concrétisation des idées.

Finalement le travail doit se conjuguer avec la paresse. Le travail seul c’est le rendement. La paresse seule c’est l’oisiveté. Mis ensemble c’est l’aptitude pour chacun de jongler avec son rythme de travail en résonance avec celui de son plaisir. La paresse est alors ce temps de repos vital pour se ressourcer, réfléchir ou cesser de réfléchir afin de retrouver les raisons pour lesquelles nous nous sommes attelés à un projet particulier. Il nous permet d’évoluer et de gagner du temps autrement utilisé à s’embourber dans des chemins de traverse.

Quand un groupe se fédère autour d’une compréhension des talents spécifiques et multiples de chacun il s’offre l’opportunité de s’enrichir par la complémentarité des différences de ses membres. Chacun peut initier, aider ou se faire aider, participer à un apprentissage graduel et évolutif en harmonie avec la progression du projet initial. Il peut mieux définir la valeur implicite de chacun. Il peut éviter les manipulations si souvent présentes concernant le don de son temps et de celui du financement. À qui profite la plus-value ? De combien de temps pourra disposer untel pour accomplir une tâche ? Certains ne cherchent-ils pas l’usage du temps de l’autre prétextant ne pas en avoir eux-mêmes assez ? Certains ne cherchent-ils pas à rémunérer pauvrement l’autre sous prétexte que son budget ne lui autorise pas plus de générosité ? Pourquoi cette disparité dans le partage des bénéfices ? Se moque-t-on du projet et de tous ceux y participants ? Soyons honnêtes, si les ressources en argent et en temps ne permettent rien d’autre qu’un mal-être quel est l’intérêt à poursuivre une telle chimère ?
Pourquoi en sommes-nous là ? La peur du risque. Elle impose les plus grossières philosophies. « Les temps sont durs mais toute nouvelle idée peut empirer notre sort. Nous sommes des réalistes. Ce que nous vivons est tangible. Les aspirations à un monde plus juste sont une fiction. »
Pourtant la plus grande fiction consiste à ne pas comprendre que toute réalité est le produit d’une fiction mise à l’essai et pratiquée. Les intelligences et les idées de chacun se doivent d’apporter les meilleures solutions pour des résultats apportant une valeur ajoutée à une relation équitable au sein du projet collectif.