TRAIN BRUXELLES PARIS - ATTAQUE DU THALYS - ANNÉE 2015
Il est environ 17 h 45 le vendredi 21 Août. Un voyageur français croisant, sortant des toilettes, un homme torse-nu muni d’un AK-47 tente de le désarmer sans succès. L’individu réussit à lui échapper et plutôt que de s’en prendre à lui tire des coups de feu dans le wagon attenant. Celui-ci, après avoir blessé à la gorge un voyageur, sera maitrisé. Trois Américains, Spencer Stone, Aleksander Skarlatos et Anthony Sadlers purent le maitriser. La foule avait baissé la tête mais quatre d’entre eux eurent le réflexe essentiel qui sauva la vie des autres. Certes deux d’entre eux étaient des militaires de carrière mais le français, pourtant apparemment sans entrainement et sans défense, chercha à intervenir. Il est singulier que le terroriste n’ait pas usé de rétorsion sur lui. Probablement son projet était de s’en prendre au plus grand nombre mais surtout de s’écarter de celui qui pouvait faire échec à son triste projet. Il y a une logique psychologique même chez l’assaillant le plus aliéné. Celle de faire aboutir son projet coûte que coûte. Et cela constitue sa faiblesse. Que ce soit de cibler le plus grand nombre, d’alterner les attaques pour pouvoir, quant à plusieurs, ne jamais tarir son pouvoir de feu, faire retraite, prendre des otages ou porter des explosifs, chacune de ces stratégies offre des opportunités mais dévoile des points faibles. Il est évident que plus le nombre de personnes visées augmente, plus l’on s’expose à des représailles venant d’un plus grand nombre d’angles d’attaque. D’alterner ses tirs limite le nombre d’attaquants et rend vulnérable celui qui recharge. Faire une retraite laisse la place à l’adversaire. Prendre des otages nécessite que certains des attaquants les surveillent. Transporter des explosifs vous rend plus repérable.
Certains parlent d’un incroyable concours de circonstances. Oui, certains se comportent comme des héros mais une chose est sure, si de proie vous devenez le prédateur vous augmentez vos chances de survie. On ne mène pas les loups à l’abattoir.
BATACLAN – 1500 VS 3
Aspirer à la paix ne signifie pas s’aveugler face aux conflits.
Les motivations de celui qui cherche à vous nuire pour des prétextes fantasmés sont bien faibles face aux vôtres nourries de raisons tout à fait tangibles pour vouloir vous défendre.
C’est le porteur d’arme celui le plus démuni. Une arme offensive sert pour intimider, se protéger de sa propre peur ou bien pour assouvir une haine. Elle sert une cause perdue, celle du rapport à la soumission. Un véritable combat est un dialogue. À sa disposition nous avons les outils, les gestes et avant tout l’état d’esprit. Nous possédons un cerveau, des principes et une vue des choses pour communiquer. Nous disposons de nos attitudes et de nos comportements pour faire dévier une agression ou l’invalider.
Je ne suis pas un téméraire et si le seul à vouloir réagir face au nombre je risque certes à chercher plutôt à sauver ma peau, mais ensemble il n’y a pas d’hésitation à balancer ce qui se trouve sous la main pour détruire ceux qui cherchent à nous éliminer. Une pluie de chaises, de tables voire de sacs à main et de manteaux constitue des armes redoutables pour aveugler l’individu momentanément en puissance derrière sa kalachnikov. Ce n’est pas en tournant le dos que les balles ne nous atteindront pas. Ces hallucinés tiraient à tour de rôle pour éviter tout temps mort. Cela signifie qu’entouré par la multitude au moins l’un d’eux rechargeait et se trouvait provisoirement vulnérable.