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TERRITOIRES VIRTUELS

La violence est une réaction d’agression face à la frustration. À interprétation primaire réaction primaire L’égoïsme, par exemple, est conductible à l’égoïsme. Une fausse réponse à l’égoïsme serait de tenter l’anéantir par le poids de la morale et des dogmes. Une réponse sensée serait de s’inviter au principe collectif du libre partage (des idées – des moyens matériels et financiers).
La pensée à long terme et une vision universaliste résonnent comme le rythme de la nature. Les meilleures solutions devraient être celles profitant autant à soi qu’à l’autre et nécessiteraient pour cela un équilibre – c'est-à-dire une compréhension des opportunités unifiant le souci de soi et le souci collectif. L’idée même du partage et de la redistribution impose d’absorber une compréhension des différences et des complémentarités en toutes choses et celles-ci dans le temps. Chacun devrait exiger de lui-même son droit à la découverte et à l’exercice de ses talents particuliers pour une amplification de la diversité des richesses. Ainsi donc pour qu’une loi ne puisse être manipulée elle doit être évolutive, voire métamorphosable dans le temps et s’adapter aux stratégies universalistes.
Un citoyen du monde est un être définissant les autres par la contribution de sa spécificité.

Pour cela sont essentiels le partage des approche scientifiques, philosophiques, poétiques et spirituelles. Celles-ci sont en porte à faux avec les dominances au sein des divers terrains de jeux du monde adulte. Dans chacun de ces territoires se perpétue le combat des choix :

le territoire de l’information – la connaissance universaliste vs les groupes d’intérêt ;
le territoire du pouvoir – ni celui des délégués, ni celui du peuple, mais celui du discernement partagé ;
le territoire de l’économie – le partage vs la spéculation ;
le territoire de la globalité – vision holistique vs détournement mondialiste.

Ces quatre territoires ne peuvent fonctionner séparément. Par exemple la politique devrait consister à exercer un pouvoir de discernement mettant en œuvre une conciliation entre les connaissances issues de milieux scientifiques et autres n’appartement pas à des groupes d’intérêt. Dans le même mouvement le politique devrait également assurer la disposition équitable des moyens matériels et économiques pour la réalisation de projets faisant la promotion du talent individuel pour un épanouissement collectif.

L’humain utilise ses ressources et ses idées pour le pire comme pour le meilleur. Face à l’aliénation, les manœuvres d’intimidation et les manipulations il n’existe aucune recette qu’elle soit philosophique ou politique qui puisse prétendre résoudre les problèmes ou offrir une espèce de félicité finale. Mais le principe de démocratie, comme celui des droits de l’homme sont des bases avec lesquelles il serait bon de formuler des prises de positions fondamentales et de les mettre en pratique. À mon sens il me semble vital de prendre les choses à la racine. Être radical ne serait plus alors un principe au service d’une cause mais l’expression de tout ce qui procède du bon sens.

Pour une mise en pratique de tels principes il serait approprié d’instituer des assemblées de sages modifiables et révocables selon les nécessités, aptes à se fédérer en autant de laboratoires de recherche pour répondre aux besoins de la société. J’entends par sage des individus ayant un vécu éclairé reconnu dans leurs domaines spécifiques et aptes à filtrer les doléances de la majorité. J’entends par assemblée la constitution d’un groupe le plus diversifié dans ses champs de connaissances. De telles assemblées sont efficaces que si elles partent de principes universalistes et opèrent donc dans le champ géographique le plus vaste possible.

Quiconque considère ces idées comme utopistes ne fait que consentir à cette notion que la normalité ne peut être qu’un monde en faillite.
N’est-ce pas un fantasme que de croire participer par le seul biais d’un bulletin de vote ? Déléguer ses idées, ses rêves et ses initiatives entre les mains d’un individu sur le seul principe de promesses sur un futur tout à fait aléatoire relève de l’utopie.

Sans ces moyens mis en place et pratiqués avec discernement, jamais la source de toutes les plaies du monde ne pourra être définie et prise en charge.

Ce sont ces mêmes moyens que les enfants dans leur sagesse intuitive mettent en place naturellement lors de leurs moments ludiques au sein de leurs terrains de jeux.
Annihiler ces expériences par le souci matériel, moral et métaphysique de l’avenir nous aliène d’un présent qui pourtant n’attend que nous depuis la nuit des temps.

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