Le territoire du savoir
et celui des aprioris
Échanger son savoir
Le savoir comme arme de pouvoir
JE M’IMAGINE PARFOIS FABRIQUANT SECRÈTEMENT UN JOUET QUE J’ESPÈRE S’ANIMERA ET ME DIVULGUERA LE MESSAGE CENSÉ ME CHANGER LA VIE.
Le Centre Morlan me convoque. Je dois me rendre, comme animateur dans une école dans le 16ème. Je suis curieux en même temps que circonspect. Tous les enfants sont alignés par terre – silence absolu – à regarder la télévision …
J’interpelle le responsable, et lui demande pourquoi les enfants n’ont-ils pas d’autres options que d’être collé devant un écran.
« Vous ne connaissez pas les enfants, ils ne s’intéressent qu’à ça. »
« Mais c’est bien notre rôle de leur proposer des alternatives ! »
« Vous venez d’arriver il y a 2 minutes et vous êtes déjà en train de critiquer mon travail ! »
« Il ne s’agit pas de vous mais des enfants. »
Puis me plaçant à coté du téléviseur je les sollicite :
« qui a envie de faire autre chose ? »
Mutisme général.
« Qui veut sortir jouer ? ».
Et d’entendre des « MOI – MOI – MOI ! »
Et le blaireau d’éructer :
« mais il pleut dehors ! »
Mais déjà les enfants de se ruer dans la cour.
Il bruine légèrement. C’est chouette tous ces visages illuminés.
Le lendemain j’appelle le centre pour leur annoncer qu’il ne me sera pas possible de revenir dans cette école trop éloignée. J’ajoute qu’à mes yeux l’émulation et l’engagement avec les enfants laissaient à désirer.
Pas de réaction.
On me réassigne du coté de la Chapelle.
La chef de groupe est éberluée, mais j’y suis plutôt habitué vu mon imagination vestimentaire et mes cheveux finissant au milieu du dos. De fait elle ne s’en cache pas et je lui trouve une saine honnêteté. Elle s’en remet finalement très vite une fois le dialogue installé.